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Sénégal: vivre avec ou sans le Coronavirus ?

Sénégal
Sénégal, Emer_Igliesas, via pixabay

Les Sénégalais semblent essoufflés dans la lutte contre la pandémie. Que s’est-il passé depuis l’allègement du couvre-feu au Sénégal ? L’Etat a-t-il démissionné ?

Le Sénégal a décrété l’état d’urgence en mars dans le cadre de la lutte contre le coronavirus. Ainsi Les écoles étaient fermées. Les prières en groupe à la mosquée étaient impossibles. Les restaurants ont réduit leurs heures d’ouverture. Ces mesures ont été prises après l’annonce de quelques cas importés. Mais le virus se montre au fil des jours inarrêtable. Beaucoup de voyageurs porteurs du coronavirus ont pu atterrir au Sénégal quand la pandémie avançait dans le monde. L’Etat du Sénégal, en grande partie responsable de l’installation du virus, a tardivement décidé de la fermeture des frontières. Que dis-je ? Il a plutôt subi la fermeture des frontières de l’union européenne. De toutes les manières, la disparition de cas importés a rassuré beaucoup de Sénégalais. Mais le virus se transmettait déjà vertigineusement. Il est vrai, pas au même rythme que dans les pays européens.

Oui je vais parler de l’allègement du couvre-feu, du relâchement, des restrictions levées. C’était juste un bref rappel sur les premières semaines de la COVID-19 et le menu qui l’a accueillie au pays de la « Téranga » (l’hospitalité) ?

Macky Sall ordonne de vivre avec le virus

Après avoir validé la reprise des cours pour les classes d’examens à partir du 2 juin, le Président fait face à diverses pressions sociales et économiques et cède. Lors de sa sortie du 11 mai il autorise la réouverture immédiate des mosquées, des restaurants, histoire de nous abandonner à notre propre sort. Je vous le dit, ça reste entre nous : la population sénégalaise est très hétérogène. Quand une partie faisait pression, l’autre s’en tenait aux mesures du moment. Par contre, une fois celles-ci levées, elle se montre majoritaire et s’oppose gentiment aux restrictions levées. Pour faire court, il y a eu ironie du sort!

« Nous devons désormais apprendre à vivre avec le virus »

Macky lors du message à la nation du 11 mai 2020

Pour retourner un peu en arrière, le port du masque a été très fortement recommandé dans les zones touchées. Que veut donc dire « vivre avec la présence du virus » si ce n’est reprendre ses activités initiales tout en gardant le masque ? Mais la vérité est que le Sénégal n’était pas dans une courbe décroissante de contamination ou d’occupation des hôpitaux. Donc c’était un peu inquiétant d’annoncer quelques assouplissements immédiats.

Le Sénégal accepte de vivre sans le virus

Une semaine, dix jours, aid el fitr… la fin du ramadan m’a paru comme la fin du Covid-19. Les communiqués quotidiens du ministère de la santé religieusement suivis dans les médias de masse jusqu’alors n’attirent plus tout le monde. J’ai trouvé trois explications. D’abord ça devenait monotone. Ensuite le ministre de la santé avait lui manifesté son désir de les arrêter. Et enfin et surtout, les Sénégalais ont accepté de vivre sans le coronavirus ??‍♀️

Par ailleurs il est difficile de deviner combien de temps il reste au virus dans le pays. Le message de Macky Sall est perçu ainsi « vivre sans le virus ». Les membres de son gouvernement agissent dans ce sens, le peuple suit. Par conséquent le port du masque se fait de moins en moins avec rigueur surtout en cette période de chaleur. On s’amuse à se justifier avec les mots du ministre de l’éducation que vous trouvez là ?

Alors ce n’est pas contradictoire, il est dit aux élèves et enseignants de porter le masque pendant des heures de cours. (Trouvez l’erreur! )

Désormais dans la tête de beaucoup de mes compatriotes, on vit sans trop calculer le virus dans notre quotidien . Les Sénégalais se sont essoufflés dans la lutte contre le coronavirus. Il nous a suffisamment dicté notre mode de vie durant 2 mois, sans la totale solidarité des autorités gouvernementales.

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Auteur·e

vivredanslemonde

Commentaires

Abdoulaye DIALLO
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Je croix que t'as tout dit. On a intégré le Covid-19 à notre quotidien. C'est comme sortir de chez soi, et prendre le risque de se faire percuter par une voiture, c'est un risque qui est là et on doit faire avec. Mais beaucoup de Sénégalais négligent, voire même nient l'existence de ce virus, parce qu'un de leurs proches n'a peut être pas encore été atteint. On a manqué de sérieux et de fermeté depuis le début de cette crise, et le Président n'a fait que céder face à la pression populaire. Le seul espoir est l'immunité collective ou la découverte d'un vaccin.

Mary Soumaré
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On doit faire appel à la responsabilité collective et la responsabilité individuelle de tout un chacun.

Alassane Mboup
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Intéressant comme toujours et bonne continuation. D'une manière ou d'une autre on peut nous pouvons dire que l'état a abandonné son peuple j'ai le commentaire d'avant parlant d'une immunité globale qui est impossible dans cette situation parceque rien nous prouve que cet virus est immunisant.

Mary Soumaré
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Merci beaucoup

Mary Soumaré
Répondre

Merci